SOUS LE DÉCHARGEMENT
C’est seul contre tous
En revêtant à perpétuité ces corps
Dont les barreaux sont
Toutes les sortes de liberté
Que la vie reste imprudente
Sur la bascule incapable de vengeance
Je me suis longuement attardé
À ses explicites menaces en vitrine
Contre le revers de mon désir
Où les meilleures résolutions ploient
Je palpite jusque dans ses couloirs secrets
Où je dois délimiter mon territoire
Engoncé dans des lambeaux résistants
Je vais ma déroute me détacher de l’empreinte
Du fond de la beauté épineuse
Où chaque instant exige une réussite
Des plus fines membranes imaginables.
LES PIRES ATROCITÉS
Un désordre dangereux défend
Je suis un de ces prisonniers
Relégué au service des oubliettes
Dans la peau d’un monstre
La peau rugueuse
Mais sensible à la fois
La peau capable des pires atrocités
Au nom de l’amour en temps de paix
J’arrache ses ailes à l’envol
Comme un mot facilement effacé
J’arpente un dédale de mémoire
Une main dans les flammes du présent
L’autre écrasée sous le déchargement
En proie à des détonations sourdes
Collé par la langue au maquis de la page
Tributaire d’une folie qui n’est pas mienne
Car ici rien n’aura finalement survécu.