Écrit à Dublin à l’automne 1987. Poésie ressoudée 2007, Montréal. Paru dans NE JAMAIS RIEN DIRE, aux Écrits des Forges en 1989
VESTIGES PARTIELS
Ma fraude est de dentelles
Ton slip fendillé glisse
Quand par irruption
Une main savante
Travaille sa revanche
Une peu honteuse
De t’avoir poussé là
Je manipule l’altercation
Tel un chalumeau malgré
Les scrupules tendres
De ton coffre-fort
Le crime passionnel
Salive le quartier latin
De muqueuses meurtries
Par d’autres afflictions
L’insidieux tranchement
N’ayant ni prix ni remède
Se décompose peu à peu
En un effritement des soudures
Dont je laisse
Recharger les batteries
Par décharges lourdes
Ma fraude est de dentelles
Ton slip fendillé glisse
Quand par irruption
Une main savante
Travaille sa revanche
Une peu honteuse
De t’avoir poussé là
Des traits de résistance passive
Se dessinent sur ton visage relâché
Tes longs cils papillotent
Frêles et nerveux
Dans leur sculpture
À la cosmétique craquelée
Par endroits tu m’invites
Retenue par le moment
Tel un mince fil conducteur
Aux sens amputés
À leur détonation
Sans destinataire
S’étouffant dans les draps
J’exulte en défaillances
Par réplétion avide
Glouton je sais
Que l’on ne saura jamais
S’aimer
Alors tu en redemandes
Dans la bouche
Tu sues pour moi tu saignes
Tu me prêtes ton cul
Et je ne t’offre
Jamais directement d’argent
Tu dis que tu aimes mes yeux
Mon style mes idées ma race
Ma fraude est de dentelles
Ton slip fendillé glisse
Quand par irruption
Une main savante
Travaille sa revanche
Une peu honteuse
De t’avoir poussé là
J’avoue pour ma part
Que ce sont surtout tes hanches
Ta peau toujours adolescente
Ton entrejambe enveloppé
En surprise party
En magazine de mode ambigu
En qui pousse à revenir
Tricher pour cela
Et les morsures
Qui tressent des bleus
C’est tout ça bien sur
Mais ce n’est pas tout.