Accrochés aux branches des bosquets
Les vêtements blancs de l’enfant
Sont loin de l’illumination
… Moi aussi d’ailleurs
Ma cuite de la nuit précédente
M’enfonce les parois de crâne
Assis dans un café quelconque
Mal aux cheveux à en hurler
En silence
Je fais l’humain
Devant le centre d’achats
Je lis les nouvelles fraîches
En fait, je regarde les images seulement
Sur une photo couleur
Des milliers de signes détendus
Se juxtaposent à la paisible banlieue
L’enfant endormi à l’avant-plan
Difficilement repérable
N’a trouvé nulle part où s,enfuir
Il s’acclimate à je ne sais quoi
Vu de près je note
Sa main gauche maladroitement repliée
Comme à la mauvaise place
À mesure que pénètre le chaud liquide
Que mes yeux s’adaptent
Que mon cerveau ronronne
Le sens de l’image sous mes yeux
Me transperce d’un glaive invisible
Je me précipite vers les vécés pour gerber
La réalisation que le sang a coagulé
Sur les joues mortes
Dans ce chiotte je régurgite
De lourds morceaux de haine
Et quelques globules impuissants
Qu’aucun verdict
Ou peine d’emprisonnement
Ne pourraient me faire ravaler.
Extrait de LES ALENTOURS
1997, Écrits des Forges