EVEREST de VINCENT CHANSONS BLEUES sur Radio BlueToad

 

Nous sommes fiers de partager avec vous EVEREST, un album de sept pistes de VINCENT CHANSONS BLEUES, que nous avons connu en produisant le premier volume de notre émission Radio_BlueToad. Des guitares qui déchirent le silence, accompagnées au piano pour livrer sa voix enivrante en pâture à des textes solidement ficelés.

Dès WAIT AND TENESSEE, le bruit du tonerre et de la pluie dresse le tableau puis nous entraîne dans un univers de douleur mélancolique, et de passion heurtée aux difficiles attentes du monde envers nous. Les harmonicas et les percussions se relaient pour teinter notre verre d’une ou deux goutes de rouge, comme quoi l’attente n’est jamais sans répercussions.

Ensuite vient EVEREST, un rock alternatif de 9min59 dans lequel Vincent, tout en évoquant une scène d’enfance, nous raconte son escalade de la vie de chaque jour en des termes qui echoent avec ses accords bien léchés. Un réveil dans un lieu connu, entouré de figures inconnues. Les harmonies s’entremêlent, le texte s’insinue, incertain :

‘Je m’étais éveillé

derrière de belles tentures

d’un blanc immaculé

Et toutes ces figures

assemblées autour de ma couette

faisaient des plans sur ma comète

J’étais si petit

J’étais si petit …’

Je vous laisse le soin d’entendre la suite, et de tirer vos propres conclusions sur cette histoire pas si ordinaire, d’un enfant ordinaire, qui fait face à ses pires peurs. Ses textes bien écrits et aux rimes parfois surprenantes sont de la grande tradition de la chanson française telle qu’elle m’interpelle depuis que j’ai des oreilles pour les entendre. Il écrit ici comme un Léo Ferré, et là, à d’autres moment s’éclatte dans la noirceur grandissante tel un Souchon ou Renaud.

À la troisième piste, pour ma part, je suis conquis, ce type raconte des choses qui me collent à la peau depuis toujours, éternel mélancolique que je suis. LA PHOTO JAUNIE avec son rythme plus endiablé que les deux premiers titres, les guitares distortionnées à souhait. Notez que je suis un littéraire bien plus qu’un musico et que le mambo n’est pas quelque chose que j’entends souvent dans ma bulle electro, sauf que là, le hook est puissant, la bass lève ma chaise, mon pied bat la mesure, et vlan! Dans les dents : contrairement au titre qui me suggérait un truc plus downtempo, il casse la baraque avec sa voix rauque et des percussions endiablées.

Il nous raconte l’impression qu’on a de retrouver une vieille photo de soi sur laquelle nous étions encore jeune, encore bourré du fol espoir de la jeunesse. Pour diverses raisons, nous avons trouvé que cette piste en particulier a un potentiel radio réel. D’une part, la qualité de l’enregistrement passe vraiment bien au numérique, ensuite le rythme plus ‘up-beat’ convient à des auditoires en tous genres, et le tempo est sérieusement entrainant.

‘Je savais pas

Que j’étais si photojaunique’

Conclue-t-il, en un calembour sur la photogénie. (J’espère que ça se dit? Je n’ai jamais été photogénique, passons au prochain appel! Ahaha…) Wow! La vie nous passe souvent dessus comme un roulleau-compresseur, Vincent va, je sais de quoi il retourne!

Puis, pour briser la trance, il enclenche avec JE TE REGARDE EN AMATEUR, des accords propres sur un rock folk électrique que vient ponctuer la foudre. Son accent me touche droit sous la peau. Là, il explique ce que la photo d’une femme de son goût lui provoque comme sensations, comme sentiments, comme émotions. Il s’auto-analyse avec honnêteté en des mots fort inspirés, qui pour un po`te comme moi, me vont à la tête telle une drogue douce. En quatre pistes, il a su transformer sa voix et me toucher à plusieurs niveaux.


Mais comme il n’y va pas par quatre chemins, la cinquième, tout aussi intime, explose la glace, heu : MON REFLET DANS LA GLACE pardon! Il affronte, il confronte… Mais que lui-même! La bass en catimini, les guitares qui crépitent, les percussions spontanées et épurées. Il se parle comme s’il était l’autre. Je es l’autre, écrivit Rimbaud, et Vincent en rajoute sur ce plan-là. Il se questionne, s’invective, bref, ce gars livre ses tripes sur la piste!

Comme je n’aime pas trop les comparaisons, et le name-dropping, j’oserais dire que U2, Coldplay me sont venus à l’esprit. Ensuite Baschung par moments.

Quand JE N’AI PAS POSTÉ TA LETTRE débarque dans mon casque, c’est par la porte de derrière. Pour une fois, il a l’air d’assumer son incompréhension, sa douleur et son refus de se la laisser faire. Pourtant, nous sentons que cela lui coute.

La septième piste : GHOST NOTES, tel un fantôme devant un piano invisible, avance des accords presque faux sur un air bancal et des arrangements vraiment puissants. Le tout un peu croche, comme je l’aime ce Vincent et sa musique qui me déchirent sans me laisser K.O.

Si c’est ça son EVEREST, j’ai très hâte qu’il s’attaque à l’Himalaya! Il se dit sur sa bio Amateur, hé bien nous avons besoin de plus d’amateurs et moins de pros dans ce monde de pourris qui passent pour les puristes et nous mènes vers la fosse à purin pendant que le foot, la bière et les nichons remplissent nos neurones las.

DanleMiel, Montréal 12 avril 2016.

(NB : Le seul bémol sur ce travail formidable reste la qualité parfois défaillante des enregistrements, toutefois, cela a un contre-effet, à savoir que ça donne au tout un feeling de Live, de bootleg lo-fi précieux qui me fait toujours bon effet. Merci Vincent! Et, si j’en crois ma comparse, MissRoBee qui elle est une vraie productrice de musique – moi c’est plutôt les expos, et le multimédia ma formation, dans un studio avec un peu de direction tu casserais la baraque dans le contexte actuel en France de la BoomBoom CouacCouac répétitive de robot car on a besoin de choses qui viennent nous chercher de manière magistrale.)

 

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