Émotions Migratrices

Mes révoltes sont en pleine rechute

Au loin la raison triche

Pour s’évader de la matrice

Où mes émotions migrent

Avant le cataclysme d’un autre hiver

Contre ma peau qui cherche

Un peu plus de liberté d’action

Et faute de temps

Je prétexte quelques impératifs

Que seule la poésie honorera.

Dans Mes Gènes

Je dirais d’abord à ceux qui peuvent

Encore m’entendre

Que nous sommes vraiment parfaits

Avec notre bullseye* dans le dos

De nos chapeaux de cowboys à carreaux

Par contre j’ai bien peur

Que la marionnette a trop pressé

Sur le citron

Que la comédie tragique

A par trop duré

Et qu’à la prochaine incartade

Les conséquences seront des ripostes

Par ennemi no.1 de l’humanité superposé

Une fracture dans l’hologramme

De la démocratie démoniaque s’ensuivra

En phase de démolition accélérée

Une civilisation au bout de son orbite

En attendant le feux d’artifice cosmique

Et autres suggestions post-traumatiques

Laissées en séquelles

Depuis nos ancêtres dans mes gènes.

(*Angl.:cible)

À Défaut de Vérité

Pendant que la civilisation caduque

Signe sa condamnation de vivre

Dans le rétroviseur inversé de nos vies

Les requins d’eau de toilette

Nous avalent à coups de torrents

Qui interfèrent avec l’espace

Et le nuage de météorites

Qui se prépare

À nous surprendre

Emportera sous terre le reste

C’est porté retrouvé sans leurs corps

Sans une horloge dans laquelle pisser

En sevrage du fil à aiguille

Avant l’appel d’attentat

Au canal 777

Sans une seule preuve

À l’effet du contraire

Que les survivants

Préféreront être morts sur la crête

Je suis un conduit

Je susurre mon maelstrom de bogues

À tous les micros cachés

Or à défaut d’être un garçon physique

La supériorité c’est l’armée

Sois gentille je t’en prie

Quand on nous dira la vérité

Le choc risque de nous anéantir

Prête-moi ton corps

Avant la fin des hostilités

Dans l’inversion

Rattrapée juste temps

Je suis un infâme sans âme

Je susurre mes bogues

Aux tiroirs des possédés

Mais à défaut d’être un tortionnaire

Je te le commande

Laisse-moi ta peau

Le temps de m’orienter

Sur le champ de bataille

La volage vérité

Les ordres

Pendant ce temps

Coulent des cataractes

Pendant que les rebords

De la réalité

Que les impératifs

De la nature

Et que la mécanique s’opère

Sans une seule pensée

En dehors du temps

Quand l’offensive aura traversé

Rien ne persistera

À l’effet du contraire

Avec les ossement post-humains

Éparpillés sous la poussière.

Mon Coeur

Une porte défoncée de plus

Ou une fructueuse limite de moins

Là n’est plus la question

Dans ce fichu casino de la terreur

Aux tours de passe-passe

Plus lents que la magie au ralenti

Dans les émissions de Lost Végasse

Je suis seulement ravi que

De l’ablation dans l’ordre du grandiose

Lors de la rengaine de tous les dérapages

Insoumis aux lois des blancs

Quand tout est dit

Que les comptes sont défaits

Sur le couvre-lit des pauvres

Que je ne suis pas le coupable

Des pertes de substance sociale

Je souhaite de tout cœur ma chérie

Qu’il me subsistera en poche

Suffisamment pour épingler la note

Sur le cœur de l’épicerie

Et les couches du petit

Il se peut que je parte aujourd’hui

Il se peut tout aussi bien

Que je reste et que je sois

Désormais virtuellement parti

Ô ma douce ma chérie

Quand tes larmes couleront

Une fois de trop encore tu diras

Sur ma douleur d’âme soeur

À la méchanceté croissante

Et aux petits déjeuners

Loins des croissants

Et mon cœur là dedans?

6 Nov.07 – Mtl.

Équilibre

À l’écart d’un oubli le monde retentit

Surface poreuse alliage d’esprit

Par ces temps toujours imprudents

Nous sommes condamnés à rêver


Ce n’est pas le fruit d’un hasard

Fortuit ou même malencontreux

Si le pire avec la vie, à vrai dire

Reste cet espoir douteux, incertain

Qu’un jour la vie sera moins pire

Qu’au sommet des jours heureux


Sous le charme irréfragable

Un déluge de sensations s’imprègne

Quand nous errons perdus de ls sorte

Démunis de tout objectif précis

L’inconnu est un mot sur la langue

Nous le soufflons

Pour que nos rêves demeurent intacts.

Extrait de LES ALENTOURS, 1997.

Écrits des Forges, Trois-Rivières

ATTENTAT MEUTRIER

J’offre mes condoléances
Aux victimes terrorisées
Entre l’explosion et un orage
De particules élémentaires

Au bébé soufflé
Que je commence
À chercher à la torche
Si c’était un jour à refaire
Je dédicacerais ce poème
Juste pour faire
Un peu consterné

Tandis que l’image se brouille
À grands coups de bottes
Laissant leur empreinte
Pralinée
Prête à être rediffusée
Pendant des semaines
Sur vos petits écrans

Tant pis fragiles meurtris
Et salauds bien élevés
Tenez votre rang
Lors du calme relatif
Après l’onde de choc
Gardez ce torchon
Hors des flammes

Pour des raisons de sécurité
Trop tard
Fragiles sadiques
Et meurtriers bien élevés!

Cassé Comme un Clou

Les mots sont les caresses armées

Que savamment j’administre aux textes

Mes amours de traverse

Tels des accidents sur le point

De faire surface à la une des journaux

Dans la rubriques catastrophes naturelles

Ou mon prochain recueil tel un tsunami

Se fraye un chemin

Dans cet océan de barbelés

Communément appelé

La liberté d’expression

‘Cassé comme un clou

‘Je suis barré tout partout’

Au Rythme du Désordre

Je slamme mon quart d’heure
Dans ce rêve cylindrique
Déguisé en quatrain enflammé
Qui ne pue pas la merde

La vie me remplit de douceur
Je glisse sur une pelure de succès
Impossible d’accepter moins
Dans l’affaire qu’est sans cesse à refaire

Des amours en délit de fuite
Entre les passages à vide
Et les fils éclectiques des idoles
Qui se sont pendu ici et là

À leur manière de se faire voir
Je leur cède le macadam
Maintenant que plus rien
Ne s’oppose à ma vie

Entre deux adresses pour le paradis
Je connecte à l’horizontale
Et autres traces de piqûres fraîches
Qui remplacent les cicatrices

Sur les chapeaux de roue
Au cri du marchand de glaces
Que la vie m’en sourit
À sa façon de faire énigme

Toujours que entre elle et moi
Le courant risque
Un jour ou l’autre
De finir par passer.

Quand Je Reviens à Moi

Je fais partie de ces choses
Que l’on efface
Comme le rythme du désordre
Que protège les opiacés
Dans l’atmosphère exact
De mon registre de repères

Pour la foule pressée
Qu’une bousculade surprend
Soudainement la rue se vide
D’un seul coup le trottoir
Brille comme un sous neuf
En l’absence de noir total
Je m’évanouis derechef
Avant la conclusion

Je me mêle à ces choses
Qui se perdent
Que provoque ma présence
Dans les reliefs
Où les vagues s’enregistrent
Aux mouvements clefs

Quand je reviens à moi
Près du monticule
De mots quasiment joliment cordés
Racontant ma cicatrice
Je suis chaque fois surpris
Quoique volontaire tout de go
Pour la leçon classique
Des infortunes de la gravité.

Le Passé Déménage

Je traîine ma certitude de devoir continuer
Je l’empile cachée au fond du placard
Dans des boites pas encore prêtes
À se laisser déshabiller
Doux Jésus que ça me manque
Ma parole je frôle une syncope
Chaque fois qu’elle m’approche

Le disque dur grisonnant
Et la bitte molle de terreur
À l’idée de tout encore une fois recommencer
Quarante-huit balais vous me direz
Ça cherche seulement à prendre du plancher
C’est pas vieux juste un peu fâché
Impatient autour du col
Prêt à tout faire péter

Un de ces quatre je vais me dégêner
Et je ne dis pas â pour me vanter.