Use-moi les lèvres

Notre liaison pestiférée
Est une plaie en furie
Un qui fourre sa langue
Au creux de l’esprit

Une lèvre sur le bouton
Du baiser qui ramène à la vie

Le jour que la raison
Se pendra à mon cordon
Un gros beat cochon
Éclatera dans le fond

Une lèvre sur le bouton
Que je partage ta bravoure
Use-moi les lèvres
À la plaie que tu me panses

Heureusement pour la vodka
Puisque la vérité ça se répare
Pas nécessaire d’y croire
D’autre manière il reste à boire

Une lèvre sur le bouton
Que je comprenne ta racine
Use-moi les lèvres
De ta friction nécessaire

Une lèvre sur le bouton
Du baiser qui ramène à la vie

Coup sec entre les dents
Bruit d’allumette qui flashe
Et subtile picotement

Une lèvre sur le bouton
Que je me pende à ta matière
Use-moi les miennes
Avant que tout ne disparaisse

Au vent va

Étrange cauchemar que le temps
Shooté aux pitons du ciel couchant
Plus que le bleu du reste en scelle
Infirme dans un lac odeur poubelle

Le corps projeté contre son ennemi
Le cœur sans analgésique à sevrer
Des tatouages aux crânes enfouis

Les virages extrêmes à dos d’âne
Flirtant avec les statistiques
Moins actuelles que chez les mystiques

D’ici à ce que nous quittions la cage
Une face calée entre des fesses
Un face à fesse à en donner le tournis
Sur les cendres d’un conflit sans age

Sans romance ni pont-levis: Avale-moi
Ingurgite la chaire: Toi ma seule amie
Le vent dehors se lève Lui qui nettoie
Parfois à grandes éjaculations de lave

Invite les anges du haut maquis
À l’amour avant la trahison
Balance ta totale effraction
Sur un calcul sans accalmie

Ce soir on baise sur le drapeau
Le diable nous danse déjà dans le dos
Ici qu’on se pique comme connexion
Aboule la came crache toute la ration

L’esprit projeté contre son ennemi
À force hélas de le sevrer
De ses tatouages aux crânes enfouis

D’ici à ce que nous quittions la cage
Visage moulé au manque de bol
Étrangle-moi ma seule garantie

En fracture de barre d’appui
Sous overdose de maux armés
Cette nuit on saigne sa démission
La ligne directe sur un naufrage

Gros plan sur de la déveine
Injectée du consensuel poison
Indiquant le perpétuel sommet
Qui reste toujours à gravir

Le corps projeté contre son ennemi
Et ses tatouages aux crânes enfouis
Démembre-vite t’es si bien partie

Ne me libère jamais de ta prison
En ligne directe sur des ennuis
Ma foi cette seringue qui cherche la vie.

Monopole of Love

Monopole of Love

Yo! Yo le gros… le King d’en-Haut!
Ô toi qui te souviens en tout
Monopole of One

Je fais ton job pour moins qu’un clou

Détends ma laisse que je hurle ta bonté
Détends ma laisse que je murmure ta colère
Love, Love, Love

Monopole of Love
Yo! Yo le gros… le King d’en-Haut!
Ô toi qui te dissimule en tout
Monopole of One One One

Mon corps blindé déshabillant une porte
Marre de craquer pour des escortes

Le cœur cogne du poing sur la table
Bénissant la résurrection des morts

Les organes jouant plus fort du tamtam
À chaque parade d’urgence à l’ange

Que je rhabille de ma chasteté infirme
Autant lui transférer une étincelle

Yo! Yo le gros, le King d’en-Haut
Détends ma laisse que je chante tes merveilles

Pendant que tu me fixe ton plan au dos
Que tu me crucifie psychiatrique

Si ce monstrueux désir va péricliter c’est
Inutile comme un détail oublié

Je ressemble à un holocauste ambulatoire
Puisses-tu être un peu patient avec mon corps

La mise sous haute tension a tenu le choc
Mes sutures guériront à l’eau morte du désert

Sous les miradors de hurlantes sirènes
Pendant qu’on me passe les menottes au cou

Monopole of Love
Yo! Yo le gros, le King d’en-Haut!
Détends ma laisse que je chante tes merveilles

Amoureuse de mon âme à la fois
Et Père ô combien compatissant

Je cherche encore à récuser des signes
Dans cette encyclopédie de contention

Armé en rafale de sable, je reviens
À toi mon unique amour ma dévotion

Redoutant ton immense bonté
Laisse-moi hurler a miséricorde

Monopole of Love
Yo! Yo le gros, le King of One!
Entends-tu les anges aux barricades?

Détends ma laisse le gros
Que je chante tes merveilles!

Tu donnes la lumière de la Terre et le pain
La solitude a beau être rasoir dans le jardin

Et s’il ne manque plus qu’une chose
Ta fille va passer bientôt à la fenêtre de notre âme

Laisse-moi cicatriser mon ultime blessure
En la terre à conquérir sur sa peau
Ö mon Roi! Bénis notre union
et toujours nous célébrerons ton nom

Yo, yo le Gros!
Le King d’en-Haut
Détends ma laisse que je clame ta victoire

Défais les menottes que j’embrasse la mariée
Love, love, love…

One, One, One !
Love, Love, Love !

– DanleMiel – 2010

Plus rare que radium

Un peu tout croche sans sa censure
Je ne combats plus la démesure
Dans le manque d’oxygène ouvragé
Condamné à vivre faute de permission
Sifflant un air de barreaux sciés
Comme le nez du ptit Jésus cassé
Lui apprendra à me crier dessus

Je vais me faire livreur de blues
Glisser ma voix jusque dans ta blouse
Ramper vers le sommet des ventes
Et sortir enfin de ma tente
Que je porterai comme une robe
En te caressant le creux du lobe
Avec des rimes pleines de microbes

Sans le moindre refrain en bille
Dans l’attirail de mon armement
Je me lancerai en piste ardent
Prêt à écorcher tous les risques
Pourtant dit-on c’est ça vas-y
Tu vois enfin mon Dan ça chie
C’est ça qu’est l’Amour pardi
Ce qu’est la vie d’un man

Que je me prendrais pour un artiste
En termes chiantifiques disons
Mon cœur sécherait comme un étron
Et beaucoup de petites mouches
Voleraient largement autour en rond
Brodant leur cantique du pire
Incapable de pleurer alors
Mieux vaudrait surtout en rire

Ensuite je me déguiserai en auteur
Puis en concepts sentencieux
Ma batterie braillera sans ardeur
La nuit de toutes ses braises
Proton libre comme un manque d’air
Attirant des neutrons las
Qui uppercut pour que soit
On les enterre ou on les casse

Depuis que les coups de fouets de clarté
S’acharneront sur mon âne
Sur le chemin du retour au bien mal fondé
Je rassemblerai mes Pharaons de chocolat
Revenant au Panthéon en pyjama
Pour les danse du serpent à sornettes
Sans ne serait-ce que sa petite culotte

Un peu plus brute que la césure
Dans la sphère qui carbure au radium
Il me manquera d’atmosphère
Le cœur deviendra un vaurien
Qui tirera la laisse d’un gros chien
Comme deux mensonges acculés
Se frottant une main dans l’autre

Je vais me faire chanteur de groove
Et ruiner ma voix dans la bouse
Enfreindre la loi du haut de la rampe
Sous les beaux gros spots ronds
Que je revêtirai tel un sale con
En caressant le bas de ta jupe
Avant de me moucher dedans

Sans un Dieu pour m’emprisonner
Dans ce pénitencier pas de clef
Juste l’harmonie des cuillères
Qui me prépareront un autre fixe
Sur le point de renier même mes frères

Pourtant dit-on c’est ça
Tu vois enfin mon Dan bien clair
C’est ça qu’est l’Amour putain!
Un animâle doit se tromper souvent
Avant de devenir humain

De clarté

Que j’aime, aime, aime
Combien tu es extrême

Combien j’aime, aime, aime
Le sirop noir dans mes veines

Combien j’aime, aime, aime
Quand tu me prends la tête

Sous le regard obscène
D’une fumante tempête

Nous sommes seuls ici
Et mon dernier drapeau

Je le découperai dans ta peau
Sous la tourmente et les cris

Que j’aime, aime, aime
Combien tu es amène

Que j’aime, aime, aime
Nos dérapages internes

Combien j’aime, aime, aime
Quand tu me brise le cœur

Et que partout tu t’imprègnes
Au marteau concasseur

Nous sommes seuls ici
Et mon dernier paquebot

Je l’arracherai de son repos
Au prix du klaxon d’un taxi

Que j’aime, aime, aime
Combien tu es suprême

Que j’aime, aime, aime
Nos collisions externes

Combien j’aime, aime, aime
Quand tu me tords les tripes

À chaque overdose de haine
C’est la totale comme trip

Nous sommes seuls ici
Et ma dernière étrenne

Je le déchirerai de la haine
Avant l’attentat qui sourit

Que j’aime, aime, aime
Quand tu me laisses à la traîne

Combien j’aime, aime, aime
Que tu me fourgue à la fourrière

Combien j’aime, aime, aime
Quand tu me broie les os

Et que ma forme te promène
Tout droit vers un poteau

Nous sommes seuls ici
Et mon dernier manuscrit

Je le défricherai sur ton dos
Je suis mon seul ennemi

Que j’aime, aime, aime
Combien tu m’étourdis

Combien j’aime, aime, aime
L’obscure délire qui s’escrime

Avec mon seul neurone las
Je cherche la clef du sas

Usé fatigué mais debout
Penché au-dessus du trou

Tu voudrais me casser la figure avec un marteau

Tu voudrais me casser la figure
Avec un marteau
Alors que je t’embrasse
Délicatement dans le cou car
La suture entre nous tiendra le coup

Je laisse des miettes à la trace
Vers la limite du pain quotidien

Avant la dernière station
À la croisée des chemins

Haïs-moi mais haïs-moi fort
Que rage chaque molécule de toi

Car tu devras me haïr beaucoup
Avant que de m’aimer un peu

Au pied de la Barrière du Don
Comme un tympan qui éclate

En franchissant la barre du son
Qui fera brûler en toi un feu de joie

En attendant qu’on libère les otages
D’ici à ce que tu quittes ta cage

La force de rejet du médicament
Te fera fuir dans tous les coins

Loin de moi tu iras respirer
L’air au pic du travail en aval

Mains à l’air devant l’évidence
Que l’on ne pourra pas s’aimer

Avant que de nous être rejetés
Contre les loups qui hurlent en nous

Haïs-moi mais haïs-moi à fond
Vas-y mon amour bouffe moi tout rond

Tire dans le tas de tout ce qui respire
Fusille-moi à l’aube de mes manquements

Que les toitures volent à tout va
Et que les clôtures sautent sur les rats

Cette fusion est une camisole de force
Mais en dedans tu verras c’est doux doux

Tu verras les étincelles grimper
Dans la plus sourde rage d’obscurité

Tu voudrais me casser la figure
Avec un marteau
Alors que je t’embrasse
Délicatement dans le cou car
La suture entre nous tiendra le coup

Si la vie te résiste

Si au hasard peu probable
De tes errements dans le trafic
Tu dégottes une majuscule
Que je peux encore mesurer

Et que la vie te résiste
Avec les limites de ma prose
Sans me forcer sur la pique
Laisse un message urgent

Avec de la musique de fond
Je me repentirai
Si au bord de la route
Tu rencontres une âme

Flambant de tous ses feux
Souriant à dents déployées
Envoie-moi un courriel
Je me repentirai

Si sous une roche
Tu trouves un papillon
Dans le sursis d’une larve
Je me repentirai

Si dans des ordures
Tu votes pour un loser
Dans la science inexacte
De ta démocratie

Je me repentirai
Si dans le bac à recyclage
Tu aperçois les ténèbres
De ceux qui contrôlent

Si sous ton soulier
Tu décolles quelque chose
Qui ressemble encore à de l’amour
Laisse un mot et quelques virgules

Sur ma boite à déceptions
J’en serais tout retourné
Je me repentirai
Je ne crois plus au monde

Depuis que j’ai trouvé mon âme
Ni en mère ni en père
Je ne crois plus au monde
Et maintenant que les enfants

Sont grands et désaffranchis
J’espère de tout cœur
Que ce sera une bombe
À retardement neuronal

Qui règlera leur compte
Aux épidémistes vaccinaires
Qui nous les ont patentés
Afin qu’aucune maladie

Ne leur résiste.

Journal de Traverse

S’il existait une justice en ce monde
Ce serait ton lit que je désirerais
Partager pour la dernière nuit
Dans les bras cassés de la terre
Nos deux corps soudés
Jusqu’à en exploser de jouir

L’époque éclipsera tout
Dans un sourire soufflé
Entre les explosions pétrochimiques
Et les maladies bioniques
Je ne sais plus choisir
Ce qui serait la pire solution
Pour tous les concernés

Puisqu’il nous reste une heure à tuer
Avant de finir par y passer
Prête-moi ton corps à scinder
Malgré l’abysse de nos différends
Pends ta chance à mon cou
Je ferai celui qui meurt
De te tenir longtemps la main

Comme sur un mot laissé
Par inadvertance sur la table
Une note sans arrogance
D’un amant au sourire tordu
Mais à la mesure du fulgurant
Colle ta peau à la mienne

Je t’embaumerai le cœur
En hurlant telle une chienne
Happé par un taxi
Au plus clair de ma nuit
Nos caresses seront lyriques
Comme des bêtes à la limite
De leur quota transmissible

Traine-moi vers ton bercail
Donne-moi un sac d’oxygène
Il faut que je te respire
Je n’ai plus mon ruisseau
De sales larmes à te verser
Laisse-moi plutôt te traverser.

Si Longtemps

Si longtemps, j’ai joué à cela

Je me suis fait

Des à croire

Je me suis un jour rendu

À l’évidence

Que cela n’arrivait qu’aux autres


Puis cela a tracé

Son sillon dans mon crâne

Une nuit à la fois

Ensuite de jour

Puis la craque a grandi

Et un germe

En est sorti


Un genre de champignon

Plutôt magique

Mais pas physique

Une branche d’espoir

Comme un aller simple

Vers mon désir

Le plus secrètement enfoui

Celui auquel

J’allais bientôt renoncer.

Menaces sur Mesure

En plus des menaces sur mesure

Qui ne risquent hélas pas

De tournebouler le monde en direct

Sous la couche étanche

De peur manufacturée

Devant laquelle nous restons bouche bée

À un iota près luttant

Contre l’épuisement dévoué

Nous implorons à chaque geste

Du réel qu’il se parjure

Et vlan! Dans les dents

De la clarté qu’elle se taise

Malgré la stridence de la cohue

Quelle jouissance saurait

Aujourd’hui nous absoudre

Au dérapage n’ayant de cesse

Nous ajustons nos rites

Sur une pente abrupte

Comme un vulgaire mensonge

N’ayant trait qu’à ce poème

Fatigué, ces mots vidés

Qui incitent surtout l’indulgence

Je garde dans ma main

Le regret de la tienne

Encore plus craquante

Plus fibreuse que d’habitude

Car c’est avec ta syncope

De dire aux poings

Que j’encaisse les coups

En bas de la ceinture

Des informations juteuses

En coup de vent

Engendrant le frisson

Qui partout nous oblige

À répandre ces cris dans la vie

Le hurlement d’un cercle vicieux

Qui finira pour nous étendre

Sur le lit de braises

Du futur antérieur

Que le présent découpe

En fines et rouges lamelles.