Pourquoi cela n’arrive qu’à moi? – Daniel Guimond, Éditions Balzac Le_Griot, 1999

Pourquoi cela n’arrive qu’à moi?
Éditions Balzac Le Griot – 1999, Paris, Montréal :ISBN: 2921468425

Prologue

Hier, quand on l’a abattu sous mes yeux, je ne disposais d’aucun moyen pour empêcher ce crime-là plutôt qu’un autre. D’autant plus que Eve et moi escaladions une passe particulièrement pénible. Les crevasses qui, depuis belle lurette, lézardaient les assises de notre relation pourtant solide, nous menaçaient d’un glissement de terrain imminent, à tel point que j’avais prétexté un soudain malaise pour me tirer du boulot.Je suis rentré à l‘appartement, bien résolu a marcher sur la corde raide au-dessus du gouffre mais elle était partie faire des courses, et par une journée aussi ensoleillée, cela ne lui ressemblait, alors là, pas du tout !

Toujours est-il que, vers treize heures, j’attendais son retour en sirotant un whisky, au dernier étage d’un immeuble bordé d’arbres centenaires, dans notre appartement parsemé de baies panoramiques, avec vue sur un square aux allures victoriennes, – de sorte que nous avions renoncé à accrocher des rideaux -, j’admirai longuement les faisceaux irisés qui dansaient dans mon verre comme dans un kaléidoscope. Des mésanges s’ébrouaient à proximité, folâtrant aux branches du grand érable plaine. Ma présence ne les importunait guère plus que celle de l‘homme invisible

Je descendis chercher le courrier. Je feuilletai le contenu des enveloppes, refrénant l’impulsion de flanquer à la poubelle les notes de téléphone et d’électricité. Les nouvelles désobligeantes arrivant toujours en groupe, la dernière d’entre elles n’était pas des moindres…: un avis signé par le responsable des travaux publics décrétait que la voirie se préparait à passer à l’acte.

Je me suis aussitôt remémoré une conversation avec un de nos voisins, qui jurait que les arbres, à la source de notre engouement pour cet appartement, finiraient par être coupés. Étant donné qu’on les avaitétranglés dans le bitume, m’avait-il confié,cela ne représenterait pas une bien grande perte ! Ça lui épargnerait de ramasser les kilos de samares qui dégueulassent annuellement sa voiture.

Autant vous dire qu’Eve vouait une adoration toute particulière à ces arbres. J’avais jugé préférable de garder l’entretien en question secret. Je vérifiai toutefois la date sur l’avis et sur le calendrier. Nul besoin de chercher plus loin : tout concordait irrémédiablement. Je pliai la lettre, la fit disparaître dans la poche de mon bermuda et tentai de le chasser de ma mémoire. J’espérais seulement qu’Eve n’aurait pas vent de cet assassinat avant que je ne trouve le courage de lui en parler.

Eve, de tout temps sensible à ce genre d’attention, ne resterait pas froide à mon projet de déjeuner en tête-à-tête. Je sortis du placard des plats colorés, et paraila table comme pour une fête, malgré un moment d’hésitation devant la pénurie compromettante de denrées au frigo. C’était là l’essentiel de ma stratégie, quand le bip-bip familier d’un engin motorisé qui recule fit déguerpir mes petits copains les oiseaux. Je me ravisai, et me laissai piquer au jeu ; juste en bas, un camion à nacelle manœuvrait vis-à-vis de l’immeuble.

Il se gara, pour ainsi dire à bout portant. Deux types en descendirent se déplaçant avec cette lenteur propre aux employés municipaux. Ces deux là étaient définitivement syndiqués. L’un des deux procéda à la délimitation d’un périmètre de sécurité autour du tronc de l’arbre, tandis que l’autre extrayait un Thermos d’un sac planqué à l’arrière de la plate-forme.

Je gardais, en remuant la salade, un œil inquiet sur ce que trafiquaient ces deux envoyés spéciaux. J’allumai le transistor lorsque les ennemis jurés de la nature entamèrent leur gueuleton. Je tranchai du pain, sortis le beurre et préparai une vinaigrette. Tel un chirurgien, je me lavai avec application les mains comme si je pouvais en éliminer les germes du grave problème sur le point de devenir mien. A la radio un journaliste énumérait les catastrophes qui avaient secoué la planète depuis l’aurore : vague d’attentats, génocides en série, hausse des infanticides, baisse du taux de natalité, excès de dépenses au Sénat… Clic ! J’en avais assez entendu…

Je fouillais dans le dernier tiroir de gauche, à la recherche de quelques nappes colorées quandpar la plus pure des coïncidences, je découvris une pile de magazines, – qui croyez-moi si vous le voulez, n’étaient pas les miens !

J’ai tout d’abord pensé qu’il s’agissait d’un catalogue d’implants mammaires, car les nichons en page couverture m’avaient l’air d’avoir nécessité une certaine chirurgie. Le panthéon de déesses me certifia la supériorité du corps féminin sur le reste. De fil en aiguille, je finis par siffler la bouteille et desserrer les mâchoires.

Pour un peu, je serais retourné prendre une douche.

Mais Clac ! : Eve franchissait ostensiblement la porte.

Vlan ! : Je refermai le tiroir.

Le vrai problème avec la vie, – je ne parle que pour la mienne -c’est qu’elle est singulièrement orchestrée !

– Adam ! ,t’es là ? !…, cria-t-elle du bout du couloir.

– Oui chérie ! Dans la cuisine… J’ai besoin de te parler !

– Attends voir ce que je me suis achetée ! Je l’enfile et j’arrive !… Tu me donneras ton avis !

Les interminables secondes qui suivirent ne me suffirent pas à reprendre mes esprits. Lorsque la génératrice se mit à gémir, j’aurais voulu prévenir Eve de ce qui allait se produire, bien que cela n’aurait fichtrement rien changé.

Je reculai dos à la fenêtre…

Le bras porteur de la grue propulsa lentement la nacelle vers moi, exécutant un long travelling au même moment où l’actrice principale surgit dans l’embrasure de la porte. Elle était d’une rare beauté, subtilement maquillée. Ses lèvres esquissèrent un sourire hésitant, qui lorsqu’Eve crut saisir la signification de ce qui se passait de l’autre côté de la fenêtre, transforma son visage tout entier.

– C’est pas vrai !!! , hurla-t-elle.

J’aurais voulu lui répondre que la vérité sur terre … ! Mais je fus réduit à me retourner sur mon axe et à assister à la pire chose qui, à mon sens, pouvait désormais arriver : un type en combinaison verte qui immobilisant la coque d’une nacelle au niveau de la fenêtre, fut tout aussi ébahi de nous surprendre ainsi, qu’Eve dont la jupe moulante incitait à la bonne humeur. Il s’épongait le front en souriant. Je n’aurais pu positivement l’identifier derrière son casque à lunettes protectrices. J’eus seulement la fulgurante intuition, que cet inconnu chargé du destin, allait secouer notre monde d’une force dévastatrice. Ma première réaction fut de lui faire un bras d’honneur. En guise de réponse la nacelle rugit de plus belle.

Notre voyeur sortit de nos vies comme il était venu, brandissant une tronçonneuse. Cap sur le sommet de l’arbre à décimer.Eve, horrifiée, gémit une phrase que le vacarme du camion rendît inaudible. Je tendis les cuisses, écartai un tant soit peu les jambes. Je balançai sur l’une puis l’autre, prêt à la retenir, pour le cas où elle déciderait de se porter au secours de notre ancêtre feuillu.

Lorsque le choc sonore de la tronçonneuse éclata au-dessus de nos têtes, Eve empoigna une tasse qu’elle envoya se fracasser contre le carrelage à mes pieds, puis s’enfuit sur les chapeaux de roues. Je me lançai spontanément à sa poursuite malgré les éclats de céramique qui ne me ralentirent guère, au contraire, je fonçais.

Je réussis à coincer la porte de la salle de bains avec mon pied. Celui qui saignait justement. Nous avons joué du qui perd gagne un bref instant. Puis elle se résigna à me laisser entrer. Elle posa ses fesses sur le rebord de la baignoire. Je m’affalai sur le siège de toilette. Quand elle eut la tête entre les mains, je déroulai du papier hygiénique à l’aide duquel j’épongeais soigneusement le sang. Je prenais tout mon temps. Car j’avais tout mon temps. Enfin, c’est ce que je croyais ! Nous sommes tous impuissants face à la douleur. En dépit du bruit atténué, elle me lance à tue tête : « Ça fait exactement un mois que je couche avec Suzanne ! … Un mois ! … Tu te fous de ma gueule ? … Soit tu me trompes… ? ! Ou tu ne m’aimes plus… Y’a pas trente-six mille solutions ! …»

Je retirais un à un les infimes éclats de céramique. Je répondis : « Un mois ! … , sourire fendu jusqu’aux oreilles je renfonce le fer chaud : Petite cacotière va ! Un mois ça se fête, il fallait me prévenir !

Il m’apparut évident que j’avais tout intérêt à changer de tactique, sinon cela risquait de se gâter. Mais avant que je ne puisse formuler ma prochaine phrase, elle rajouta :

– J’en ai marre de ton indifférence ! … Marre de tes excès, marre marre marre !!!

Pendant qu’elle allumait nerveusement une cigarette, je tentai de la déstabiliser :

– Regarde-moi bien dans les yeux ! … Il y a longtemps que je ne fais plus ce que je veux de ma vie… Tu ne me diras pas le contraire ? ! … Ai-je l’air de m’en plaindre ???… J’ai besoin de me décontracter de temps en temps. Je t’en prie ! Une bonne nouvelle à la fois ! …

Elle se leva et se jaugea dans le miroir, d’où je la voyais tout flou comme dans un rêve. Étant donné la douleur qui m’élançait au talon, je me suis dit qu’en fait de cauchemar, celui-ci méritait un oscar virtuel. Le vrombissement de la tronçonneuse me confirma une fois pour toute le concret de la situation.

– Je te quitte !, brailla-t-elle. JE TE QUITTE !!!… C’est tout ce que ça te fait ? !!!

– Rien à déclarer ! , m’étranglais-je comme si j’avais besoin de cette torture.

– Cœur-de-pierre ! … Salaud !!!

Je sautillai sur une jambe jusqu’au lavabo et immergeai ma blessure. L’eau devint aussitôt rouge. Je ne voulais, ni ne pouvais croire ce qu’elle venait de m’annoncer. Par ailleurs, il y avait des mois qu’elle ne bossait plus, je ne voyais pas comment elle avait pu s’offrir un tel caprice. Je fouillai dans la pharmacie pour du sparadrap pendant que mes neurones établissaient un premier bilan.

Eve trépignait sur place, ses yeux se révulsèrent par intermittence. Entre deux spasmes elle me foudroya du regard et me dit : «Cette fois t’es allé trop loin ! T’avais qu’à téléphoner pour me prévenir ! Le téléphone ça existe ! …» Je rétorquai : « C’est que… »

– C’est que t’en as rien à foutre ! , relativisa-t-elle. Je rentre sur Paris le quatre …

Nous avions l’air de boxeurs sinistres se jugeant avant le match, j’examinais chaque battement de cil de mon adversaire, battu d’avance par le fort faible que je nourris pour elle, depuis ce jour où mon regard s’est posé sur le lac de ses yeux dans lesquels je n’ai cessé de combattre le courant pour ne pas m’y noyer. Elle rajouta : « Je me barre… Je m’arrache… C’est fini entre nous. T’as gagné ! Chapeau, champion ! » Incapable de soutenir son regard, si seulement j’avais des reproches à lui faire, ne serait ce qu’au sujet de cette passade avec Suzanne ! Je refusais de m’étendre sur les motifs de leur supercherie. Tout ça était de ma faute. Ma langue se délia enfin ; je changeai de sujet. Je me lançai dans une longue diatribe qui ressemblait à du chinois car je laissais mon corps en état de choc parler pour moi. Mon corps n’avait pas les mêmes idées que moi.

Elle haussa les épaules, me serra un bras. Je me tu. Un long soupir lui échappa. La rage la fit vibrer.

– T’es sourd ou quoi ? !!!… Je m’en vais ! … T’es satisfait ???

J’avais les jambes comme de la guenille. Manque de pot, je tombai à genoux, m’accrochai à ses cuisses et me mis à chialer. Mon étreinte mélangeait l’excitation au chagrin. Caresser Eve m’a toujours fait cet effet-là. Je couinais tel un bébé auquel on arracherait un à un les ongles. Je râlais, incrédule face à la méchanceté du sort que je méritais au centuple.

Sur ces entrefaites, le télé-avertisseur fixé à ma ceinture fit des siennes. Malgré ma position compromettante, ma curiosité l’emporta, je jetai un œil au petit écran à cristaux liquides. Eve utilisa le fragment de seconde où je défis mon emprise pour reculer d’un demi pas. J’étais agenouillé, implorant l’absolution. En contre plongé comme ça, ses seins charnus un peu tombants retinrent mon attention. Elle ramassa un chemisier sur le panier de linge sale et l’enfila. Elle dominait la situation de plusieurs têtes, elle se pencha sur moi, et d’une voix presque enfantine, avec un accent de désespoir elle me balança : « Et en plus tu vas te barrer ! … Vas-y !… T’es une ordure ! »

Ma tête se rétracta dans mes épaules au moment fatidique où elle me décocha une gifle magistrale. La porte n’avait pas encore claqué, que je m’effondrais sur la tuile en martelant le sol. Il y avait longtemps, avec une femme, que je n’avais pas communiqué ainsi.

Le télé-avertisseur s’emballa de nouveau. Cela suffit à me remettre la tête à l’endroit. J’essuyai les larmes qui me dégoulinaient sur le visage. J’y lus qu’il y avait urgence au chantier. J’enfilai des chaussettes qui traînaient par terre. Elles ne sentaient pas trop, mais étaient un peu rudes lorsque j’y introduisis les pieds.

Le couloir sans écho glissa sous moi, je me retrouvai devant la porte de la chambre à coucher, où elle s’était barricadée. Je cherchais une phrase appropriée. Je frappai doucement… :Pas de réponse. Pourtant !… Le plancher craquait à ses déplacements. Je perçus soudain qu’elle s’approchait : elle arracha quasiment les gonds en ouvrant ; peut-être, allait-elle me donner la chance de m’expliquer ?

Des vêtements propres apparurent à mes pieds. La porte se referma aussitôt. Je l’implorai : « Eve ! … Chérie ! Je rentrerai le plus tôt possible… On pourra parler ! … »

Ce qui m’étonnait, c’est qu’au lieu de se calmer, elle semblait s’agiter. J’écrasai mon oreille contre la porte. Il m’était impossible de déchiffrer les bruits bizarres qui se succédaient. J’étais sur le point de forcer la note, prêt à défoncer si nécessaire : « Pour l’amour de Dieu ! : Dis-moi quelque chose ! » Elle répondit : « Casse-toi !!! J’ai besoin d’être seule. » Je la sentais malgré tout appuyée contre le revers de la mince cloison, prête à capituler : « Téléphone-moi plus tard », me rassura-t-elle : « Moi aussi je t’aime ! … J’ai besoin de réfléchir… T’es là ? » Elle avais bien dit : « Moi aussi je t’aime ! » Je n’avais pas rêvé.

À mon avis, nous progressions. Je murmurai : « Oui mon cœur ! » ettournai sans succès la poignée. Elle sanglotait de nouveau.

– Peux-tu me laisser un peu d’argent ? , fit-elle au bout d’un certain temps.

– Sur la table chérie ! … Faut que j’y aille ! Plus tard mon amour !

– D’accord !… Mais à une condition !

– Quelle condition ??? !

– Ne m’appelles plus ton amour !!!

Éditions Balzac Le Griot – 1999, Paris, Montréal) :ISBN: 2921468425

Élasticité du réel 1

Après le corps tel que nous le percevons
Ce sera sans coup férir que la fracture
De quitter le monde en apparence
Paraîtra vu du dehors comme un massacre
Pour notre tas de molécules visibles à l’oeil nu
Paradoxe certes du point de vue palpable
Des particules de l’illusion passant à la prochaine
Peau qui n’en est pas une mais l’infini de possibles

Chaque battement de cil suivi d’un soupir provoquera une chaîne événementielle que le destin n’avait pas prise en compte alors que tout vacille indicible/ Dans son ineffable calcul des possibles un fil traînant au bas d’un écran en suspens alors que les étincelles cascadent vers le miroir déformant de la matière depuis le verbe une molécule à la fois par vagues et tourbillons qui s’empilent se tordent dans le sens opportun/ Pas plus tolérable que l’éternité la paix renfloue les cimetières et non l’inverse des odieux spectres du bonheur promis notre poussière calcifiée fera faux bond aux pensées magiques coulant à pic au bout de la planche enflammée sur laquelle nous procédons parés au pire

Il nous sera montré comment commander
L’écran sur lequel les étincelles dansent
Avant de cascader jusqu’ici bas de l’illusion
Purement et simplement de la parfaite semi-clarté

Au monde de la parfaite semi-vérité naissante
Toujours est-il que connectés au réseau
De la pensée de l’avant qui dévisse pour unir
Pendant que le ciel commence à parler
Les langues de feu arrivent et un sacré boucan

S’ensuivra quand les principaux acteurs
Se positionneront sur la scène de l’onde nouvelle
Des univers que sous pression nous sommes
En train de concevoir sans le savoir

Toutes les solutions que nous imaginons
S’inscrivent dans le grand livre de la création
Et après le corps nous les deviendrons
Ces buildings ces civilisations ces univers

Ou suis-je? Tout est une question de perception mais dans l’absolu nous sommes partout à la fois quand et si nous le désirons car le monde est en soi/ Physiquement parlant le fait est que nous sommes toujours chacun au centre exact de notre univers propre/  “L’homme est un petit monde” Dans un sens très réel nous ne sommes jamais allés nulle part/ Nous n’allons pas quelque part notre perception fait évoluer le film dans lequel nous évoluons/ Quand par exemple trois personnes parlent autour d’une table il y a trois univers cohabitant et s’entrecroisant spontanément en fonction de leur équivalence de forme (spirituelle) ils forment un nouveau corps un bébé spirituel car dans ce monde-là les désirs deviennent des objets des forces des anges/ Comment y voir plus clair? Et ce n’est qu’en nous éveillant dans le rêve la nuit que nous accédons au corps-lumière les premières fois/ Chaque fois que nous quittons le corps charnel pour notre chariot de lumière flottant juste au-dessus de la chair cela devient plus clair d’une fois à la suivante

Nous apprenons peu à peu à naviguer
Ces ondes qui tourbillonnent autour
Du corps métamorphosé en étincelle flottant
Dans le noir certes mais un noir spécial
Si je regarde vers le bas du quotidien
Le fait que mon corps de chair
Semble avoir disparu et un tapis
Quadrillé d’une lumière verte fluo
Recouvre le sol à perte de sensations

À prime abord lorsque tous nos bras
Apparaissent et s’activent on pourrait
Avoir l’impression que c’est un moyen
De locomotion et que nous faisons
Une randonnée astral et que notre flamme
Va quelque part d’où le terme voyage
Toujours au coeur de l’acte toutefois
La majestueuse projection des gouttes
De nos catalyseurs propres foutraques
Dans le mille cible sans nos corps

Fini l’obstruction armée d’étincelle
Qui met le feu aux mèches
Le monde se déploie au coeur
Sous nos pas immobiles sublimes
Et à l’horizon de la chair tout se tord
Notre étoile se dresse en moment fort
Verticale et cadavérique souche

(Guerre sur terre/ Mais cela offre la possibilité à chacun de prendre conscience que les apparences sont trompeuses: d’une part ce qui nous apparait comme la ‘guéguerre’ des hommes n’est qu’un écran de fumée car les pays, les économies, les cultures, les tribus sont des ‘illusions’ maintenues en place pour siphonner les ressources, car nous vivons depuis belle lurette sous un seul et unique gouvernement, et le véritable ‘ennemi’ n’a jamais été ici-bas mais bel et bien ‘là-haut’. Les guerres sont des programmes de développement génétique destinés à détourner l’attention de l’humanité du ciel où notre réel ennemi (comètes, météorites, tornades, poussière cométaire, astres en perdition d’orbite, etc etc) préparant une prochaine mission qui elle sera ‘fra-cassante’ si on se fie à l’art rupestre et aux références aux ‘dieux méchants’ de la mythologie – qui sont des phénomènes cosmiques et non pas une invasion de ‘E.T.’./ De plus, ces guerres sont le parfait prétexte pour mener des expériences sur la matière ‘humaine’, pour lesquelles nous refuserions catégoriquement de servir de cobayes si nous en étions informés. Cela a toujours été la fonction des armés, ce sont des ‘labo-rat-oires’ génético-pharmaceutiques à ciel ouvert./ Guerre dans le ciel/ Les satellites contournant notre planète à des coûts qui paraissent aujourd’hui  prohibitifs, sont accompagnés de beaucoup plus nombreux satellites armés jusqu’aux flancs pointés vers les cieux, munis d’instruments de mesure – à côté desquels la technologie terrestre qui nous est révélée ne dépasse pas le niveau des cromagnons en termes historiques – prêts à lancer des armes qui nous sont cachées, et qui sont gérées dans des bunkers souterrains disséminés un peu partout sous la croûte terrestre ou étonnamment il fait bon vivre en comparaison à la surface./ Faim sur terre ou ‘guerre alimentaire’/ La ‘faim’ sur terre, malgré la douleur qu’elle provoque, et sa réalité ‘tangible’ que nous commençons à ressentir dans nos pays dits ‘riches’ sont aussi une occasion fondamentale pour éveiller la masse au fait que contrairement aux bêtises qui nous ont été enseignées, nous ne sommes pas les ‘maitres’ de nos destinées, et qu’il y a des ‘êtres’ plus développés qui nous utilisent comme ‘nourriture’ (pas au sens de nous manger, bien que cela aussi ait une part de vérité) et qui manipulent notre développement, et ce aisément, en retournant dans le temps par exemple et en changeant des choses pour que notre présent et futur s’aligne de plus en plus sur leur projet d’avenir./ Cancer ou ‘guerre corporelle’/ Équilibre de l’univers/ Bref, tout est une leçon, immense et éternelle leçon d’équilibre entre le ‘Service de Soi’ et le ‘Service de l’Autre’ sur le plan de la cosmologie (en raison de laquelle notre ‘logique’ ne fera pas long feu) Tout est à réapprendre basé sur le fait que l’Univers pullule de formes de vies qu’il nous a été interdit d’acquiescer – dont certaines sont nos ‘géniteurs’ ‘maîtres’ et ‘contrôleurs’…)

Une fois rencardés mes esprits et moi
Sommes retournés d’où nous étions venus
Un point qui disparaît dans un champ lumineux
Capable de se rassembler sous différentes formes
De se projeter dans des expériences limites
Dans le but de tester sa résilience

En guise de sous-titre à la solution étrange
Vivre ou mourir sur le champ d’aucune bataille
Les utopies coincées sous un cheval mort
Sont deux prédilections impossibles à prédire
Qui se réalisent toujours trop tard d’un noeud

Face au degré d’élasticité imprévisible du réel
Leur consistance imaginaire va et vient
Pouvant être incluses au projet de la nature
On pourra certes le vérifier mais basta!
Va d’abord pour le côté ombragé de la rue
Longeant d’interminables murs parfois coriaces

Quand il s’agit de les escalader telle une vérité
À vrai dire, elle est quasiment nulle car
Impossible de prouver si nous vivons vraiment
Ou si nous sommes simplement morts

Et que nous nous imaginons cette vie
Seule chose chose qui soit certaine
Reste le trou de vers par lequel
Avant d’être mort au moins une fois
Nous fuyons la chair et ses os
Comme la peste ou la pendaison

Je languis la traversée par le cerceau
Que les flammes indiquent dans l’obscurité
Comme seul guide à mes confusions
Sur la nature de notre prochain état

Ce sera l’électricité ou l’éclat fatal
Du verre antiballe de haute précision
Quand il aveugle le tireur fou d’élite

Psst! On ne meurt pas, on continue seulement…