La douceur du duel

Une page d’histoire mouvante
défie le récit en manque d’épouvante.

La peau du tambour parlant
commence par s’arracher une dent,
une lettre de l’échelle à la fois.

Au plus subtil mystère du chaos.

Des pots cassés de la misère
ou l’histoire d’une traversée
de la fourbe inhumaine nuit.

L’on espère oublier ce qui reste à voir
en échange de comment
nous allons maintenant récréer
sur une base absolument inversée
notre histoire une boucle de peau et d’os.

Un qui repassera jusqu’à ce que
l’agent lumineux ne se fane
que la réparation ne soit complète.

Comme un souvenir fait pour l’oublier,
et pour le meilleur en prévision du pire.

Un qu’est toujours un tuyau sur l’avenir
de quelque chose de resté en suspens
à un quelconque tournant, sur une trame
parallèle prête à émerger et faire s’émousser
la glande du déjà vu.

Lorsque le vibrant, l’électrique en nous
sort un lapin de son chapeau
sur l’écran aux étincelles.

Dans cette douceur du duel
que l’on dirait ivre devant l’invisible,
tellement d’ouvertures s’imposent.

Muetemps

1
Dans le petit matin fourchu
nous avançons à reculons
revenus d’exil une seule tribu
et nous enfonçons le moignon
au bout de toute peine bue
carré dans un trou rond
nos os cassent comme
une dent pourrie par le pognon
le dernier trognon de pomme
un vent qui sent l’oignon
les caravanes en feu s’enfilent
l’aiguille d’un ultime tango
caresse ta crasse qui passe
avant le couteau dans le dos.

2

De l’autre côté du temps
ce ne sera plus ce monde ou rien
ni le désert ni la nuit
fini les ombres sans répit
de poussière et d’insomnie
menottes au cou le singe savant
longtemps que je t’apprends
une barre bandée sous les gonds
de la porte blindée en Ohr
qui clarifiera notre Divinité
que ton phare éclairera mon pont
entérinant notre mission au trésor
le cœur en furie et la joie aux poings
ensemble comme un blindé
sortant de l’ultime tranché
ivre à la victoire du verbe: Aller!

3

Le soleil cache sa trace
au pied l’Amour un mur en plein
sevrage de tremplin pure saut
dans le vide sans filet de Toi
nous sommes allés nous perdre
pour ne jamais se retrouver
saigné la moelle amère à l’os
sur le fil rasoir de solitude
jeune femme nommée Judas
tatouée sur de la vitre cassée
pourrait être la fille au serpent
sur les rails de la sornette
à gogo ou à vapeur
dans la mesure ou qui perd
gagne aussi plutôt rien.

photo: YELLA YELLEN

Demain?: Relaxe! La vie c’est rien qu’une théorie

Chaque fois qu’on te tend l’échelle
Qui traverse les clartés
C’est en sautant dans le noir
Qu’on réapprend à marcher

Si d’un autre côté sans blague
La vie n’existe qu’en théorie
On doit bien croire en l’amour
Pour percevoir que l’on vit

Le corps en drôle d’appareil
Se cuve du fiel à distiller mieux
L’esprit un ingrédient secret
Déchante ses restes de Dieu

Qui fiche le feu à ta maison
Jette les clefs de ta raison
Avant de cocher la case
De you que t’étais parti

Égrener le chapelet d’être
Avec la ferme envie d’aimer
Même la crotte au paradis

De ton masque bien dompté
À l’école nommée société
Tous les autres sont toi

Tes miroirs reflétant en chœur
Les distorsions sur le lit de tes choix
Sourire amer de vérité improbable
Dans un environnement sans tain

C’est toi qui mène l’immense danse
Cette galère déguisée en univers
Avec un pied dans le noir
L’autre saoul de Lumière

Quand ton cœur te portera
Libéré de sa prison
L’âme légère d’un pinson

Bien sûr tu te mentiras
Tu voudras pas y croire
Tu te trompera de chemin
Jusqu’au sommet de ta mission

Si d’un autre côté sans blague
La vie n’existe qu’en théorie
On doit bien croire en l’amour
Pour que le rêve persiste et saigne

 

Astronaute d’inversion

Astronaute tout compte fait d’inversion
Victime de vitesse superposée

Sous perfusion aux contraires dynamiques
Gros plan sur du dégonflé

Le film repasse déguisé en pansement
Avec la plaie de coquille déchirée

Derrière les blancs de synchronicité
Désarmé à la foi obscure que rien n’exclut

D’autant qu’il n’y a pas un seul brin d’herbe
Sans son ange qui fouette avec tendresse

Au casino du prochain numéro magique
Alors que l’esprit bluffe effrontément

Sur le massacre en cœur désagrégé
De tous les coins venus nous réunifier

Lavage en famille de linge sale cérébral
Mains en l’air à moins que tu ne m’entende mal

Codex de nos aspirations sanguinaires
Protégées contre elles-mêmes dans du capitonné

Astronaute tout compte fait d’inversion
Otage du mensonge qui fera tout basculer

Un pirate ça navigue plein cap sur l’autoréalité
Détendu comme une boule de cristal

Analysant de sempiternelles embouchures
Et autre dopage de canal égaré depuis la source

Difficile de choisir la combinaison gagnante
Quand la réponse ne se divise qu’en Un

Pourtant plus la planète sécurise son nombril
Plus l’individu se sent vulnérable et isolé

7 milliard de solitudes sans 2 capables de se croiser
Sur une branche sociopathétique

Brisée comme une marche sur l’échelle
Lorsque cascade le ciel sous basse résolution

Après le camping du carnage hors-saison
Sur la une de tous les sourires qui calculent

Autant livrer le radium de l’autre côté du temps
Faudrait se magner surtout pourquoi faire

Astronaute tout compte fait d’inversion