EDGAR MORIN Fête ses 100 ans – L’HOMME DU GRAND COMBAT POUR LA VÉRITÉ

Plaçant l’homme au centre de ses préoccupations, sa démarche est anthropologique. En effet, depuis son essai « L’homme et la mort« , paru en 1951, Edgar Morin tient un discours sur la multiplicité des réalités, sur la nécessité de regarder au-delà et entre les disciplines elles-mêmes, une approche intellectuelle qui correspond à son intuition de base selon laquelle le réel est plus riche et vaste que ce que nous connaissons. Cela implique de se décentrer pour chercher à rassembler des éléments de connaissance venant des disciplines les plus variées comme l’histoire, la religion, la connaissance des mythes, la biologie ou encore la psychanalyse. Rien de la nature et des institutions de l’homme ne doit lui être étranger.

Pour cela, il dénonce le phénomène grandissant des experts dans le débat public qui engendre une conception égoïste et réductrice de l’homme, ce qui constitue pour lui une véritable menace pour nos sociétés démocratiques. Décloisonner pour ouvrir le champ des possibles est le seul moyen pour lui de lutter contre les fractures. Et elles sont multiples ! À commencer par les fractures géographiques entre les pays riches et les pays pauvres, mais également à l’intérieur d’un même territoire ou encore entre « une nouvelle classe », celle des sachants autoproclamés qui « empêchent la démocratisation de la connaissance ».

LIEN SUR L’ARTCILE PARU DANS FRANCE-SOIR: https://www.francesoir.fr/culture-livres/lexpert-est-il-une-menace-pour-la-democratie

EDGAR MORIN Homme de Lettres: https://fr.wikipedia.org/wiki/Edgar_Morin

Le 2 juillet 2015, il fait partie des premiers signataires, avec d’autres personnalités, d’une pétition demandant que la France accueille Edward Snowden et Julian Assange, à la suite de la lettre ouverte de ce dernier au président de la République François Hollande.

Prenant position sur le conflit israélo-palestinien, il considère que « les juifs d’Israël, descendants des victimes d’un apartheid nommé ghetto, ghettoïsent les Palestiniens. […] On a peine à imaginer qu’une nation de fugitifs, issue du peuple le plus persécuté de l’histoire de l’humanité […] soit capable de se transformer, en deux générations […] à l’exception d’une admirable minorité, en peuple méprisant ayant satisfaction à humilier »26. Le sociologue pense qu’il y a eu, de 2018 à 2020, de fortes interactions entre le déchainement de l’anti-islamisme et la recrudescence de l’ancien antisémitisme, celui-ci étant lié à un nouvel antijudaïsme issu de la politique d’Israël et répandu dans le monde arabe. Toutefois, selon lui, l’accusation d’antisémitisme demeure brandie de façon intempérante et indue par les défenseurs intégristes de la politique colonisatrice israélienne pour toute critique de cette politique[réf. nécessaire]. Ses déclarations au sujet du conflit israélo-palestinien lui ont valu d’être attaqué en justice pour « antisémitisme » par les associations Avocats sans frontières et France-Israël27.

Placing man at the center of his concerns, his approach is anthropological. Indeed, since his essay “Man and Death”, published in 1951, Edgar Morin has been speaking on the multiplicity of realities, on the need to look beyond and between the disciplines themselves, an intellectual approach that corresponds to his basic intuition that the real is richer and larger than what we know. This involves decentering in order to seek to bring together elements of knowledge from the most varied disciplines such as history, religion, knowledge of myths, biology or even psychoanalysis. Nothing of human nature and institutions should be foreign to him.

To do this, he denounces the growing phenomenon of experts in public debate which engenders a selfish and reductive conception of man, which for him constitutes a real threat to our democratic societies. Decompartmentalization to open up the field of possibilities is the only way for him to fight against fractures. And there are many! Starting with the geographical divides between rich and poor countries, but also within the same territory or between « a new class », that of the self-proclaimed scholars who « prevent the democratization of knowledge ».

PHILOSOPHIE

Dans la Douceur de ce qui ne Mourra Jamais Plus

Au bout du chemin, pas loin
Au rodéo de surenchère
Fusillable à l’aube du manquement
Par des robots sur la patente
Au bout du chemin le Nazistan
En bas de la côte, dans le coin

Entre les Black label renversées
Dans un chiotte de baraquement, j’avale
Mes médicaments à neutron
Tout avance dans le savon d’abattoir
Dans une ambulance ataquée au drapeau blanc
Traversé par l’ absence des seuls rayons
De l’amour de son prochain
Dans la douceur de ce qui ne mourra jamais plus*

33 éternités accotées en croix
Dans la gueule de l’enfer
À ramper de valise en cran d’arrêt
Jusqu’aux genoux dans Dieu
Craquant comme une porte blindée
Du pays jamais croisé ajeun
Crispé au gosses mûres de petit matin
Dans la douceur de ce qui ne mourra jamais plus*

Au bout du chemin le Nazistan (bis)

Après déjeuner avec des monstres
Sans Denis Vanier pour nous faire
Exécuter nus devant l’aube
En tatouage de bavure

Éternel infirme au calvaire, j’avale
Mes médicaments à neutron
Tout avance dans le savon d’abattoir
En ambulance armée au drapeau blanc
Traversé par l’ absence des seuls rayons
D’amour de son prochain
Dans la douceur de ce qui ne mourra jamais plus*

Au bout du chemin le Nazistan (bis)

à Denis Vanier*:1949-2000

 

Une goute de cyanure

Blême pépiement qui craint
Le retour de matous malins
Emporte en douce ton bagage
Vas-y fais-toi la malle au matin
Laisse-moi sagement du lavage
Oublie un slip dans mes affaires
Sans jamais plus te retourner
Sur le naufrage agonisé
Déserte-moi, déserte-moi!
Déserte-moi, éclipse-toi!!!

Au goulot une bière vaine
Loin de la meute envie de haine
Égale à mon égo devenu zéro
Après tout il est trop tôt
Vas ta route, lâche-moi le dos
Dégage la scène, du balai
Secoue ton col sur le remblai
C’est l’heure de tirer le trait
Déserte-moi, déserte-moi!
Éclipse-toi, éclipse-toi!!!

Sinon attends que je surface
Allumons quelques cierges
Sur notre autel encore vierge
Laissons dans la cire nos traces
Dans l’après-midi impeccable
En contre-plongée incessante
Nourri de pommes déformantes
Ton reflet accrochera mon parapluie
Plan de coupe sur ton sourcil
Retour sur la caméra fixe
Puisque c’est écrit :
Déserte-moi, je sais déjà
Que tu t’éclipseras!

Habillons nos marionnettes
Gonflées tels des vautours
De leurs plus beaux atours
Effaçant la mémoire de mouettes
Qui n’auront pas croqué la pomme
Tailladée comme le dernier homme
Par une fleur de silhouettes
Déserte-moi, déserte-moi!

Ressassons les restes de nos miettes
Par un soir de césure profonde
Sous une lune prête à éclore
Une qui respire de tous ses pores
À la recherche d’une métaphore
Une qui suppute de toutes ses plaies
Chaque désespoir à la ronde
Déserte-moi, déserte-moi!
Éclipse-toi, éclipse-toi!!!

Oublions nos années mortes
Et le mur de pierres jetées
À la mémoire gonflée de sortes
Du voyage qu’on ne pourra terminer
Sans se laisser naufrager
Sous de souveraines pressions
Au suc des caresses fortes
Déserte-moi, déserte-moi!
Éclipse-toi, éclipse-toi!!!
Déserte-moi, déserte-moi!!!

Convenons ensemble le pacte final
Pour nous étreindre sur un lac en miel
Dans le différend d’une goutte de fiel
Vas en paix, écoute mon cœur, fais-toi la belle
Nous avouerons un jour à d’autres
Qui nous fûmes avant que d’être
Sans profilage réellement racial
Comme un gonflement fatal
Avec mes larmes mesurées au mètre…
Déserte-moi, déserte-moi!
Éclipse-toi, éclipse-toi!!!